Horaire
Lundi au vendredi : 7h30 -16h
Lundi au vendredi : 7h30 -16h
La Direction Nationale de l’Enseignement Catholique (DNEC) est une structure de la Conférence Épiscopale du Mali, chargée de coordonner et d'accompagner les activités scolaires des diocèses.
L’Enseignement Catholique au Mali trouve ses origines dans les premières missions chrétiennes (1889 à Kita) avec la création de la première école à Kita. Depuis, il a traversé différentes phases, de la période coloniale à aujourd'hui, marqué par un engagement constant en faveur de l'éducation.
Les Pères Blancs, dès la période coloniale, ont fondé des écoles pour répondre aux besoins éducatifs des communautés locales. Au fil des décennies, ces écoles ont évolué pour devenir un pilier du système éducatif national, en partenariat avec l’État et d’autres acteurs de l’éducation.
1. Les premières créations (1889-1904)
Les premières écoles ont ouvert leurs portes entre 1889 et 1904. Il s’agit de l’école de Kita créée le 15 mai 1889 par les Pères du Saint Esprit, celles créées par les Missionnaires d’Afrique (les Pères Blancs) : l’école de Tombouctou le 21 mai 1895 et l’école de Ségou le 12 janvier 1896. Les conversions au Christ étaient rares et lentes mais malgré toutes les créations d’écoles continuaient au rythme des ouvertures de nouveaux lieux de rayonnement missionnaire comme Kayes et Dinguiraye.
2. La traversée du désert (1880-1945)
Pour bien comprendre les relations tantôt cordiales tantôt hostiles entre l’Enseignement Catholique en Afrique Occidentale (et notamment au Soudan français devenu le Mali), et l’Administration Coloniale, il faut connaître l’évolution de la politique en France où les Socialistes ont fait voter ce qui est appelé généralement les Lois scolaires et les textes subséquents. Ces lois rendront l’administration des écoles privées difficiles chez nous à la période concernée.
L’Enseignement public du Mali a beaucoup hérité de certaines dispositions de ces lois scolaires et textes subséquents.
Les lois scolaires en France conduiront à la loi du 09 décembre 1905 qui consacre la séparation de l’Église et de l’État. De 1880 à 1904 les principales lois scolaires promulguées et les textes subséquents sont :
– La loi Camille SÉE du 21 décembre 1880 qui crée l’enseignement public secondaire des jeunes filles (lycées) dont l’enseignement religieux est exclu ;
– La loi Jules FERRY du 16 juin 1881 : elle instaure la gratuité de l’enseignement primaire public ;
– La nouvelle loi Jules FERRY du 29 mars 1882 instaure l’obligation et la laïcité de l’enseignement primaire public. L’enseignement religieux reste un droit pour les parents et les élèves mais il sera organisé en dehors des heures de classe et des édifices scolaires. Pour cette raison, les écoles vaqueront une fois par semaine, en outre du dimanche pour permettre aux parents qui le désirent de faire donner à leurs enfants une instruction religieuse ;
– La loi René GOBLET laïcise le personnel enseignant dans les écoles publiques ;
– La loi du 18 juillet 1889 transforme les instituteurs en fonctionnaires de l’État. Mais en 1901 il reste encore 7 000 religieuses dans les écoles publiques ;
– La loi Pierre WALDECK-ROUSSEAU du 9 juillet 1901 sur les associations voulait – selon son initiateur – corriger la main- mise dangereuse des Congrégations religieuses sur la jeunesse et permettre aux Religieux de s’intégrer à la société républicaine. Très libérale dans ses dispositions générales cette loi inscrit un ensemble de mesures discriminatoires à l’égard des Congrégations religieuses qui sont soumises désormais, sous peine de dissolution, à autorisation préalable et à un contrôle de l’État. Et aucune Congrégation ne peut se former sans une autorisation donnée par la loi, et ne fonder un nouvel établissement qu’en vertu d’un décret rendu en Conseil d’État. Toute Congrégation ou toute succursale dépendant d’une Congrégation autorisée est illicite et le fait d’y appartenir constitue un délit…
– Le 14 février 1903, le ministre des colonies, Gaston DOUMERGUE par une dépêche, informe le gouverneur général de l’AOF de la décision du Parlement invitant à laïciser tous les services, ainsi qu’à supprimer tous les emblèmes religieux dans les établissements dépendant de son ministère.
– La loi Émile COMBES du 7 juillet 1904 applique de manière draconienne les dispositions de la loi du 9 juillet 1901 : elle interdit tout enseignement aux membres des Congrégations religieuses autorisées ou non.
Après la promulgation de cette loi, Émile COMBES proposera la séparation de l’Église et de l’État ;
– La loi du 9 décembre 1905 consacre la séparation de l’Église et de l’État. Alors :
* le budget des cultes est supprimé ;
* la République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. En conséquence seront supprimés des budgets de l’État, des départements et des communes, toutes dépenses relatives à l’exercice des cultes ;
* le patrimoine immobilier de l’Église passe à l’État, les bâtiments nécessaires au culte sont confiés à des associations « cultuelles » à élire par les fidèles…
La conséquence de toutes ces lois scolaires est qu’en 1912, en France, les Congrégations religieuses ne posséderont plus que 27 écoles contre 13 000 en 1880.
Les lois scolaires et les textes subséquents auront des répercussions sur les écoles catholiques des colonies, notamment en Afrique Occidentale Française. Ce qui explique les relations parfois houleuses entre les Pères et les Colons Européens. À titre d’exemples :
Le décret MILLERAND et les textes subséquents obligent les Évêques à la prise de décision de création d’écoles normales pour résoudre la question de recrutement d’enseignants diplômés lors d’une rencontre à Dakar (Sénégal) du 3 au 7 février 1923.
En conclusion à cette « période de traversée du désert » nous disons qu’aux yeux de l’Administration coloniale, les écoles coloniales furent considérées comme inefficaces parce que ne servant pas l’objectif plénier : apprendre le français. Cependant le conflit entre administration coloniale et Pères Blancs était inévitable car ceux-ci demeuraient fidèles aux instructions de leur fondateur le Cardinal Charles LAVIGERIE : « Ne prenez jamais parti pour quelque cause politique que ce puisse être ; ne soutenez aucun intérêt que celui de la foi ; donnez à tous également le concours de votre charité ; ne laissez jamais mêler votre nom à des intérêts humains. » (Lavigerie, 1880)
Les relations entre l’Église et l’État ne se dégèleront qu’avec la loi du 2 novembre 1941 du Gouvernement de Vichy qui accorde des subventions aux écoles privées en France. Après une démarche du Vicaire Apostolique du Soudan auprès du Gouverneur Général de l’Afrique de l’Ouest à Dakar, en 1944, celui-ci publia une décision reconnaissant les écoles catholiques comme œuvres sociales. Ce qui leur permit de bénéficier de subsides à partir de 1945.
3. Le temps de la croissance et de la maturité (1945-1972)
De 1945 à 1972 l’Enseignement Catholique a connu un essor considérable avec la fin de la guerre. De nouvelles paroisses sont créées, qui presque toutes ouvrent leurs écoles ; par ailleurs de nombreuses écoles sont créées ainsi que des écoles techniques et même une École Normale de Formation des Instituteurs à Sikasso. À l’indépendance du Mali l’Enseignement Catholique va connaître quelques difficultés financières mais son droit à l’existence ne sera jamais remis en question.
4. L’ère des conventions (1968 à nos jours)
Elle couvre la période de 1968 à nos jours.
– la première Convention est celle du 20 février 1969 relue en septembre 2008, qui détermine les rapports entre la Conférence Épiscopale et le Personnel Enseignant dans les Écoles Privées Catholiques du Mali.
– la deuxième Convention est celle du 8 août 1972 qui réglemente les rapports entre l’Église et l’État en matière d’éducation.
L’Enseignement catholique est une œuvre sociale de l’Eglise catholique destinée à contribuer à l’éducation et à la formation des enfants et des jeunes du Mali.